Onoclée sensible, fougère sensible, fougère à chapelets (ang.), "Lit des cerfs (ou des chevreuils)"(ang.). Fougère caduque à végétation traçante formant des tapis, offrant des frondes fertiles plus hautes et plus claires que les autres, ressemblant un peu à celles de l'osmonde royale. Les organes Hauteur: 20 à 40 cm. Ombre, mi-ombre, tolère un peu de soleil en terre humide, terrains légers, frais à gorgés d'eau, neutres à acides. Berges, massifs, étangs, mares, bassins, lagunages, sous-bois, ruisseaux, cascades, couvre-sol.
Cette fougère très originale n'est pas du tout sensible contrairement à ce que suggère son appellation -erronée- due à la disparition brutale de son feuillage caduque au premier gel, qui avait interloqué les premiers colons la rencontrant en Amérique du Nord.
Ses belles frondes stériles, d'un vert très pâle, acidulé, sont suivies en cours d'été par d'autres, plus fines et plus élevées, fertiles, qui porteront des chapelets de petites perles contenant les spores jusqu'au coeur de l'hiver, où l'on appréciera leur côté graphique remarquable.
Très rustique, pouvant vivre dans des sols complètement détrempés, c'est un bon couvre-sol d'ombre qui se glissera merveilleusement dans les interstices frais ou humides d'une cascade ou d'un enrochement.
Elle accepte le soleil, à la condition de ne jamais manquer d'eau.
Les indiens - les Iroquois en particulier- lui prêtaient un grand nombre de propriétés médicinales, notamment pour "nettoyer le sang", soigner les maladies vénériennes ou les problèmes typiquement féminins. Ses racines étaient aussi parfois consommées, après cuisson dans plusieurs eaux, en période de disette.
Les mêmes colons qui l'avaient dite sensible ont longtemps craint les lieux où elle poussait, qu'ils pensaient maudits par les indiens car leurs chevaux y mourraient les uns après les autres. Ils découvrirent plus tard sa toxicité, strictement réservée aux équidés.
|